GROSSES colères

D'abord je laisse sortir :



Mais qu'est-ce qui cloche dans cette maison????????!!!!
Grosses colères à répétition
Crises de jalousie carabinées et combinées des 2 en même temps
Refus de l'autonomie

Depuis quelques temps, j'ai droit à des crises monumentales des filles EN MEME TEMPS et ce soir est le summum de la soirée pourrie!!!
Leur papa n'est pas là de la soirée.
Je les cherche à 18h15 chez la nounou, dans l'escalier j'arrive doucement, et j'entends qu'elles jouent calmement, tranquilles. Et quand j'arrive, elles me calculent à peine. Sauf que comme d'habitude, il faut 1/4 d'heure au moins pour partir. Elles font les nouilles, et vas-y que je me cache sous la table, et vas-y que je me mets à courir partout,... ça commence déjà à bouillir à l'intérieur de moi : je me sens ignorée à mon arrivée et ignorée dans mon besoin de partir et de rentrer.
Ensuite détour par la ferme pour récupérer les paniers de légumes et là, évidemment, il faut TOUT DE SUITE une pomme, du pain, SUR LE CHAMPS et en sautant partout et en criant bien fort, si possible... 2ème couche...
On arrive à la maison, et toute la voiture à décharger : cartable, sac de nounou, blouson, cagettes de fruits, légumes, sac de course... Comme d'hab, aucunes des 2 ne veut m'aider. Je suis obligée de menacer de laisser le cartable dehors pour avoir un peu d'aide.
Et à la maison, au bout de 5 minutes, grosse crise de jalousie de Zoé qui voit Agathe jouer avec son puzzle, ça crie, ça tape, ça pousse, ça pleure. Impossible de calmer son monde.
Et là, c'est parti en vrille : sur-enchère de hurlement, "mamaaaaaaan!!!!", coups, pleurs de l'une, et de l'autre alternativement et puis EN MÊME TEMPS!


Je ne sais pas comment j'ai fait pour ne pas taper les 2 en mêmes temps, des idées violentes me sont passées par la tête, mais je n'ai rien "fait". J'étais tellement attérée (j'ai même été me "réfugier" dans les toilettes mais face aux hurlements des 2, j'en suis sortie parce que c'était pire!)

J'ai crié toute la soirée, j'ai passé une soirée de m..., je ressens un grand vide en moi, avec un mélange d'impuissance complète, d'injustice, de colère, de tristesse....
Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi?
Qu'est-ce qu'il se passe?
Qu'est-ce qu'elles veulent???
Comment pourrais-je répondre au 1/3 de leur besoin ??
Comment je peux gérer ces crises de jalousie et de colère?
Et comment je fais pour me sentir respectée dans tout ça? Impression d'être leur punching-ball (elles se "défoulent" en ma présence ), leur bonne...

Seule minuscule piste pour expliquer ce soir : j'ai fait une séance de BPA pour moi ce matin, et plusieurs blocages ont été enlevé. Est-ce qu'elles ont senti qlqchose?....

Et ben, c'est la série en ce moment!!!!

Désolée, peut pas trop t'aider à par te dire que je te souhaite bcp de courage et que demain ça ira mieux!!! Vive les soirée pourries, ici quand le papa n'est pas là c'est juste l'enfer.
Si moi je suis pas là, tout se passe bien pour eux.

Je ne sais pas trop quoi en penser...

Je termine la soirée, parce que j'en ai oublié 2 :
Agathe a oublié son doudou je-ne-sais-pas-où sur le trajet nounou - maison, donc crise de larmes et demain il va falloir remuer la campagne pour le chercher
Et elle s'est endormie sur le canapé pendant que je couchais sa soeur et au moment de la monter (elle pèse une tonne), je me rends compte qu'elle a fait pipi dans son pyjama en dormant, SUR LE CANAPE!!!!!!!!!!!!!!!!!!
A ce stade là, sois je pleure (si seulement ça pouvait sortir!!) soit j'en rigole (pas pour l'instant bizarrement)

et une douche ou un bain moussant ???
moi cela me détend

Oui, tu as raison, je prendrais une douche chaude.
Mais ça n'enlèvera pas ma question: pourquoi? ça vient de moi ou quoi? et comment on fait quand c'est A CE POINT la crise?

je n'ai pas grand chose à te dire, je comprends que tu n'en puisses plus !
est ce que tu poursuis la PBA sur elles ?

Caroline a écrit:

Oui, tu as raison, je prendrais une douche chaude.
Mais ça n'enlèvera pas ma question: pourquoi? ça vient de moi ou quoi? et comment on fait quand c'est A CE POINT la crise?

Mauvaise soirée ... y a des jours comme ça ...

Comme je te l'ai dit par ailleurs, une relation, ça ne se construit pas tout seul, ça se construit à plusieurs (2 ou plus) et chacun a sa part de responsabilité dans la situation, pas toi toute seule.

Merci les filles....
Oui Audrey, j'ai un autre RDV pour Zoé, Valérie et moi, on veut continuer.
Et je continuerai avec Agathe, parce que je sens qu'il y a des choses lourdes à traiter aussi.
Plus moi... on va bien y arriver!
En ce moment, je me sens moins compétente en écoute active... sûrement moins dispo, et assez mangé par mon projet professionnel...

Oh Caroline tu as vraiment l'air à bout ce soir...

Bon sortons les calendriers... Une vilaine lune ne trainerait pas par là???
J'ai évacué Lucas entre la quiche et le dessert... Direction dodo direct.
On est passé par à peu près tout avant de finir par le virer puisqu'il nous tirait la langue et se foutait ouvertement de nos figures...
Nicolas a mis plus d'une heure et trois tentatives de coucher pour enfin dormir...
Vite je file me coucher !

Hé Caroline... est ce que tu fais approximativement cette tête là ce soir?


Parce que ça c'est la tête de Nicolas ce matin pour la reprise !

Ouais carrément Célinette!! (pour la tête!)

En fait, j'ai un peu réfléchi à hier soir (et à ce matin, parce que ça ne fut pas de tout repos non plus...) et il y a quand même une "belle combinaison de facteurs erturbants" :

Moi : je me sens un peu perdue ces temps-ci, en transition, dans mon projet professionnel, avec un facteur inconnu très important pour les mois, année à venir, et donc en insécurité. Du coup, j'ai du mal à être calée sur moi, je me sens incompétente sur tout (perso et pro), je n'arrive pas à régler le curseur face aux filles.

Zoé : elle s'affirme, grandit, parle de mieux en mieux, et entre dans le "terrible two" de plein pied... (vous vous rappelez?....)

Agathe : facilement déstabilisée, elle se sent en danger face à cette sœur qui grandit et accède à des "choses de grandes", ce qui renforce sa jalousie. Je pense qu'elle est assez perturbée : je fais le bébé (pour me démarquer de Zoé qui grandit) ou la grande (pour me démarquer de Zoé "bébé" qui tête encore)?

Cocktail assez explosif...

Je fais quoi moi, avec tout ça?....................

des moments privés avec chacune d'elles, pas forcement longtemps, mais où tu est vraiment dispo : ici séances de chatouilles ou de massages ça marche bien, sinon lecture, pate à modeler à 2... ou juste un gros calin tout serré.
et puis pourquoi pas, toi aussi crier " J EN AI RAS LE BOL DE TOUT CE BORDEL DE CRIS!!!"
et oui pourquoi toi aussi tu pourrais pas évacuer ton trop plein? et ton besoin serait entendu.

J'admire ta capacité à prendre du recul et analyser...
Je suis bluffée !
Euhhh j'ai aucun conseil à donner moi ! lol

Bien sûr des moments rien qu'à deux, avec chacune d'elle... mais j'ai du mal avec mon peu de présence. Quand je suis là, elle s'arrache leur mère!.... Et je n'arrive pas à prioriser le besoin de l'une par rapport à l'autre (surtout le soir, quand on n'a pas vraiment le temps de se poser. Le WE s'est différent).
Je suis là, démunie devant leur attente et je me dis qu'elles sont légitimes toutes les 2. et ça vire au n'importe quoi!

Quant à crier, si tu savais comme je crie ....... mais ça ne fait que renforcer leurs pleurs et cris dans ces cas là... par contre, ça soulage sur le coup!

Leurs pleurs appuient sur ma culpabilité de les avoir entrainé dans mon projet, dans ce tourbillon de ma vie... et là aussi, il faut que je travaille... pour l'instant, ça me prend aux tripes.

Célinette a écrit:

J'admire ta capacité à prendre du recul et analyser...
Je suis bluffée !
Euhhh j'ai aucun conseil à donner moi ! lol

Merci Célinette!
C'est réconfortant ce genre de paroles pour moi.
Certes j'analyse à peu près bien, mais ça ne donne pas la clé tout de suite...
Mais pour être positif, c'est au moins un 1er pas!
Quant aux conseils... rien que de savoir que ça se passe dans d'autres familles, ça me suffit! (presque!)

Il va falloir du temps et du travail pour trouver une routine, bon courage pour tout ça.

Oui tu as raison Melplan, on est dans une phase d'adaptation. Beaucoup de repères sont bousculés, à commencer par leur mère!...
Il faut que j'apprenne à prendre du recul, mais pas évident quand on est fatiguée...
Heureusement le forum est là!

Quand Roman est né, j'ai été bouleversée par ce changement.
Raphaël m'a paru d'une seconde à l'autre très très grand.
Si tu te souviens d'un de mes messages, mon lien avec mon fils aîné avait été rompu.
Nous en étions extrêment malheureux. Que de souffrance sortie sous forme de colères et d'impatience réciproques. Le changement de notre vie, de nos vies était si fort, si important, si à sens unique, si ...
Au bord du gouffre, nous avons pris le temps un dimanche après-midi de pleurer tous les deux. Assis sur le canapé, je l'ai pris dans mes bras, j'ai mis en paroles nos ressentis douloureux et nous avons très longuement pleuré sur ce changement difficile mais essentiel pour notre famille. Pleurer réconforte. Pleurer fédère. Pleurer apaise. Pleurer guérit.

Si tu savais comme j'aimerais pleurer plus facilement!! jesens bien ce soulagement, cette délivrance des pleurs, mais moi, j'ai tellement du prendre sur moi petite, tellement refouler, me contenir, je n'ai tellement pas été accueillie dans mes pleurs que je n'arrive pas moi-même a me faire pleurer.
Je veux dire que je n'arrive pas a créer les conditions en moi pour m'autoriser a pleurer : la sécurité, le réconfort et la compassion. J'ai besoin d'une parole extérieure, parfois pas grand chose, mais juste voir et entendre chez l'autre que je vis de choses difficiles.
Alors ça sort... (comme au dernier ÇA...). Mais ce n'est pas assez souvent. Parfois, je n'arrive tellement pas a pleurer sur moi, que je me trouve insensible. Jusqu'a ce que ça sorte, et la, une vrais fontaine....
Au moins, mes filles ont le droit de pleurer et j'essaye de tout mon coeur d'accueillir cette émotion (mais pas facile forcément, puisque ça me renvoie a ma propre enfance ou je ne pouvais pas...)

Tu as déjà compris pas mal de choses au sujet de vos humeurs respectives. Pour toi l'analyse est "claire". Pour tes filles sans doute moins ou pas. Peut-être simplement partager avec elles ce que tu viens de découvrir pour leur permettre d'être actrices sur cette vie nouvelle.

Ici, je dois avouer que plusieurs de mes choix ont, à mon avis, fortement contribué à la relation qui s'est créée entre mes enfants :

Le co-allaitement d'abord a été pour moi une chose magique.
Je vois mes enfants comme doublement frères et soeurs ... Ils sont frères et soeurs de sang, mais aussi de lait.
Et ça se sent - enfin moi je le sens, je le vois dans chacun de leurs gestes, dans leur complicité, dans leur tendresse l'un envers l'autre, même s'ils se castagnent parfois .

Et puis l'accouchement à domicile, sans séparation du tout, ma petite puce dans la chambre, 5 mn après la naissance de son frère, la 1e à vouloir têter après sa naissance .

Ces choses-là m'ont aidée, vraiment, profondément.


Le fait que mes enfants soient de sexe différent aide aussi à ce qu'ils se sentent moins en rivalité l'un envers l'autre je pense.

Après, je me souviens d'avoir trouvé ma fille gigantesque (en taille) quand je la mettais au sein après son frère nouveau-né ...

Paradoxalement, j'ai l'impression que ma relation avec ma grande n'a pas souffert de l'arrivée de son petit frère mais que c'est plus son petit frère qui a été frustré de ne pas arriver à communiquer avec moi comme il voyait que je le faisais avec sa soeur.
Aujourd'hui, cette différence s'estompe pour sa plus grande joie et il peut participer facilement à nos conversations, ouf .

Mais oui, nos grands n'ont pas demandé à être les grands, c'est une chose à toujours garder en soi quand nous demandons qq chose à nos "grands".