Hier j'ai pratiqué l'écoute active avec ma fille et ça a fonctionné!
J'ai lu depuis longtemps les livres traitant sur le sujet, Isabelle Filliozat, Thomas Gordon et c'était là dans un coin de ma tête mais pour autant je ne mettais pas en pratique au quotidien, ça restait de l'abstrait. J'avais le sentiment que ma fille était trop jeune, que ce n'était pas la bonne occasion, j'avais pas trop de problèmes importants etc...
Et puis...voilà maintenant plus de 2 semaines qu'au moment d'aller à l'école (moyenne section) ça ne va plus pour ma fille : elle se force à tousser pour dire d'être malade et pleurniche au moment où je la laisse, s'accroche un peu à moi, dit qie l'école c'est nul mais cependant pas d'opposition très virulente.
Comme ce n'était pas de "vrais pleurs", je n'avais pas l'impression d'un "vrai" désarroi, je n'ai pas pris cette situation vraiment au sérieux et me suis enferrée dans une situation avec toutes les mauvaises attitudes inefficaces :
consoler "allez ma chérie, la journée sera vite passée, je vais te préparer un bon repas pendant ce temps",
conseiller "tu devrais apporter une de tes peluches pour te tenir compagnie" ,
moraliser"allez, ça va, tu as l'habitude maintenant d'aller à l'école, comporte toi correctement",
argumenter " regarde, plus que 2 semaines et c'est les vacances, ce soir c'est le week-end etc...",
expliquer "tu es inscrite à l'école comme beaucoup d'enfants de ton âge et maintenant tu dois y aller même si tu préfèrerais rester à la maison,
blâmer "c'est vraiment pénible de t'entendre pleurnicher et t'accrocher à ma jambe au moment de rester en classe ça me fait honte!"
,
interroger" pourquoi tu ne veux plus aller à l'école? qu'est-ce qui ne va pas? pourquoi tu n'aimes plus? tu n'as pas d'amis pour jouer avec toi ?" et ainsi de suite...
Evidemment, ça ne changeait rien à la situation mais il m'a quand même fallu 2 semaines pour remettre en cause ma manière de faire et pour décider de m'occuper de ce problème de manière plus constructive.
Donc hier matin :
Ma fille (4 ans et demi) : "J'ai toussé toute la nuit je crois que je suis malade, je ne pourrais pas aller à l'école"
Moi : "En fait, tu n'as pas envie d'aller à l'école?"
Elle : "c'est ça, c'est nul"
Moi : Tu trouves l'école nulle?"
Elle : "Ben oui" et elle n'a plus parlé, on tournait en boucle sur le fait que l'école soit nulle.Je répétais des variantes de l'école ne te plaît pas ? et elle approuvait.
Là je me suis dit c'est bien tenté mais voilà ça n'abouti à rien.
J'ai essayé de persévérer pour voir où se situait le problème en posant des questions sur sa journée du style Les activités proposées par la maîtresse ne sont pas intéressantes? C'est difficile de t'exprimer car il y a beaucoup d'enfants ? je te manque et tu penses que je fais des choses plus intéressantes avec ta petite soeur ? tu as peur que j'oublie de revenir ?etc etc ...on a fait le tour de sa journée et alors au final on en est arrivé au noeud du problème : c'est la récréation.
Moi : "aller en récréation ne te plaît pas?"
Elle : "oui j'ai horreur de ça"
Moi " être en récréation est ennuyeux ?"
Elle : " non c'est pas que je m'ennuie mais je déteste la récréation, dès fois personne ne veut jouer avec moi et je suis là toute seule au milieu des autres enfants et j'ai l'impression qu'ils se disent "ha ha regardez là elle est toute seule elle n'a pas d'amis, personne veut jouer avec elle" et alors mon coeur se brise et j'ai envie que tu viennes me chercher tout de suite. j'aimerais que ça n'existe pas les récréations. Je demande à L. de jouer avec moi et elle me dit non je veux pas de toi. " etc...
A partir de là, le dialogue était ouvert, elle m'a demandé d'en parler avec la maîtresse et affaire classée, elle s'est joyeusement préparée.
A l'arrivée j'ai voulu en parler avec la maîtresse mais elle n'était pas dispo. Heureusement, l'ATSEM a écouté puis en a reparlé avec ma fille et on trouvé une solution qui la rassure pour les récréations qui se passent mal.
Depuis, tout s'est débloqué !
Voilà j'ai voulu faire suivre cette expérience positive car elle a eu lieu grâce à la lecture récemment du témoignage de Célinette sur ce forum et qui m'est revenue en mémoire hier matin. Alors si ça peut servir à encourager à tenter l'écoute active...