Couac écoute active ? aide sandrine

Bonjour,
Comme tu me l'a conseillé hier à l'atelier, j'ai utilisé l'écoute active avec Aurélien qui se trouve "bête":
On n'était en train faire un jeu tous les deux et il se trompe de carteµ. Sa première réaction : il se tape le front et dit : " que je suis bête" et me regarde et poursuit : " non c'est vrai personne bête" (car précédemment je lui avait expliqué comme une "vérité vraie" que les personnes bêtes n'existent pas, on n'était étourdit, distrait,... mais jamais bête). Alors je lui ai répondu :
"Mais toi tu te sens bête ?
-oui
-Tu te sens bête à l'école
- Non à la maison
- Tu te sens bête parce que tu t'es trompé
-Oui"
Là j'ai arrêté car il a reprit le jeu. Je ne sais pas vraiment si cette conversation à fait avancer les choses ou dû moins l'a rassuré; J'ai toutefois remarqué que il a réemployé ce terme encore pendant le jeu comme ci pour voir je l'autorisait vraiment à se penser "bête" et j'ai eu l'impression que cela l'a soulagé.
Par contre, moi j'ai eu l'impression que cet échange était stérile car je n'ai pas eu vraiment de raison. Je m'attendais plus à une réponse du style : " je n'aime pas me sentir bête parce que je n'y arrive pas" alors qu'avec le recul je pense qu'il voulait juste avoir l'autorisation de ressentir de cette façon et que cela ne lui posait pas de problème en soi de se sentir bête.
Qu'en penses-tu?
Lapalu Virginie atelier session 2 pour que les enfants écoutent

Dans ce cas, ton fils a une croyance dont il faut le décoller. Dans cas, il suffit de trouver l'idée qu'a ton fils et de la verbaliser en la généralisant avec une phrase qui commence par "pour toi".

Le "pour toi" est un coin qui met un doute sur la généralité en laissant penser que pour d'autres, c'est différent.
Et la généralisation doit être un peu exagérée pour faire réagir la personne.

Dans ce cas, la conversation aurait ou être :
- je suis bête !
- oh tu te sens bête.
- oui
- et tu te sens bête parce que tu t'es trompé ? (j'abrege mais ton début était bon)
- oui
- ah parce que, pour toi, les personnes intelligentes font toujours tout juste du 1er coup ?

Ensuite la personne fait son chemin seule mais on peut faire de la pédagogie avec un petit, par exemple en lui demandant quelle personne il trouve intelligente dans son entourage et en lui montrant avec des exemples concrets qu'on apprend aussi avec ses erreurs. Ça peut être comment la peniciline en laissant une boite de Petri ouverte ou comment tu as rate ton gateau ce qui t'a permis de découvrir comment battre des œufs en neige.

Merci pour ta réponse. J'en profites j'ai une autre question pour régler le fait qu'il me tape pour attirer notre attention.
Ce matin j'aide sa grande sa soeur et je le préviens:
"J'ai besoin de m'occuper de Clémentine après ce sera ton tour. Je sais que c'est difficile pour toi mais vous êtes trois et je ne peux pas m'occuper que de toi."
Et il me tape : "ce n'est pas possible c'est interdit"
ensuite il continue : "puisque tu ne veux pas t'arrêté je vais dans une pièce car je ne suporte pas d'être taper."
Il est biensûr parti après moi en pleurant : "ne part pas !!!"
Je trouve pas d'issue à ce type de situation, je ne sais plus quoi faire et le fait qu'il devienne violent me bloque encore plus et me mets dans des états de rage.
Voilà donne moi un conseil éclairé je voudrais vraiment faire évoluer la situation surtout que j'ai l'impression qu'il est très sensible au fait que je fasse des effort avec l'écoute active.
Merci

Le "je sais que..." ou "je comprends que ..." ne fonctionnent généralement pas car l'enfant pense "non tu n'as pas compris".

L'écoute c'est vraiment de la formulation positive "tu es vraiment fâché que ...", "tu as vraiment l'air en colère que ...".

Et quand tu le préviens, ne pense pas à sa place et n'anticipe pas des sentiments qu'ils n'éprouvera peut-être pas ...
Par exemple, là tu lui as suggéré qu'il allait peut-être ne pas apprécier que tu t'occupes de sa soeur en premier :)...

Rappelle-toi de parler sur toi et non sur l'autre et de ne pas penser à sa place. Dans ce cas, tu aurais pu dire simplement : "je dois m'occuper de Clémentine".
Tu aurais aussi pu proposer des choix (on le verra au prochain atelier) par exemple : "tu veux venir avec moi ou rester ici à jouer ?" ou encore "nous allons sortir, tu préfères t'habiller en premier ou après ta sœur ?".

Et s'il manifeste de la mauvaise humeur, tu peux faire de l'écoute ... Mais seulement après qu'il l'aie manifestée

Virginie, j'ai aussi ce souci, William fait mal, parfois pour "experimenter" (si je fais rouler Eliott il rigole, si je le roule plus fort ça va faire quoi?) parfois, il sait pertinament que ça fait mal. Alors, je lui dis que c'est interdit, qu'il ne peux pas rester près de nous, alors je le met vers le couloir, il a acces à se chambre. j'évite le coin, ça me plait pas (il fait la betise et court au coin pour éviter l'enguelade).
Mais ça arrive plusieurs fois par jour, j'ai l'impression qu'il a l'étiquette "je fais mal" sur le dos mais je vois pas comment en sortir. Je fais remarquer quand il est doux le plus possible, mais j'en ai marre d'entendre Eliott hurler parce que son frère l'a encore poussé (et le crane qui cogne sur le carrelage, je trouve ça dangereux), parfois ça me rend vraiment très nerveuse.

C'est vrai qu'Aurélien a un fort caractère et veux "être le premier" tout le temps que quelqu'un s'occupe de lui.
Pour l'instant, il tape sa soeur ou moi mais pas son père car soit Clémentine ou moi on ne lui accorde pas l'attention qu'il souhaite. Je pense que tu dois avoir le même problème de conflit car ce n'est pas pour tester le fait de faire mal mais si je fais mal on m'accorde de l'attention et c'est vrai si il a eu son quota et qu'il n'est pas trop fatigué les heurts sont beaucoup moins important.
Voilà ce que j'en pense.
VIRGINIE

melplan a écrit:

Virginie, j'ai aussi ce souci, William fait mal, parfois pour "experimenter" (si je fais rouler Eliott il rigole, si je le roule plus fort ça va faire quoi?) parfois, il sait pertinament que ça fait mal. Alors, je lui dis que c'est interdit, qu'il ne peux pas rester près de nous, alors je le met vers le couloir, il a acces à se chambre. j'évite le coin, ça me plait pas (il fait la betise et court au coin pour éviter l'enguelade).
Mais ça arrive plusieurs fois par jour, j'ai l'impression qu'il a l'étiquette "je fais mal" sur le dos mais je vois pas comment en sortir. Je fais remarquer quand il est doux le plus possible, mais j'en ai marre d'entendre Eliott hurler parce que son frère l'a encore poussé (et le crane qui cogne sur le carrelage, je trouve ça dangereux), parfois ça me rend vraiment très nerveuse.

tu peux l'isoler d'une façon plus positive : lui dire que tu as peur qu'il fasse mal à son frère et que tant que tu n'es pas rassurée, tu dois l'elougner physiquement de son frère.

Après il y a aussi de l'écoute active à faire pour comprendre ce qu'il exprime par ce comportement et trouver le besoin qui va avec.

virginie a écrit:

C'est vrai qu'Aurélien a un fort caractère et veux "être le premier" tout le temps que quelqu'un s'occupe de lui.

attention aux étiquettes ...
C'est parfois très enfermant aussi.

Une fois n'est pas coutume, Hector a mordu sa soeur cet après-midi !
Nous revenions de la "fête de la pomme", ils étaient bien fatigués, Angèle a piqué un truc à son frère, il s'est énervé et l'a mordue dans le dos, super fort (elle a une grosse marcue rouge avec la trace des dents, et la peau toute râpée !).

C'est mon home qui a géré l'événement, moi j'étais en bas, j'ai juste entendu les cris et les pleurs. Il s'est évervé très fort et a isolé Hector dans sa chambre. Donc forcément pour Hector c'était la crise. Je suis montée, Patrice était dans la chambre avec Hector en train de lui expliquer pourquoi il était fâché, et qu'il devait se reposer, qu'ils joueraient ensemble après la sieste. Hector ne voulait pas faire la sieste, il voulait jouer tt de suite (grosse crise).
Je suis allée voir Angèle qui était sur notre lit, qui pleurait aussi bien sûr, je lui ai expliqué pourqoi Hector l'avait mordue (il était en colère et n'avait pas su le dire autrement, mais il ne voulait pas vraiment lui faire de mal, il regrettait sûrement). Elle a été consolée très vite, elle est passée à autre chose.
Plus difficile pour Hector, évidemment son geste n'était pas prémédité, il avait été dépassé par sa colère. Donc pas facile d'accepter la "punition". Et là il était en colère contre son papa.

J'ai essayé de lui faire exprimer sa colère "tu es vraiment en colère, tu aimerais jouer avec papa etc... " Je lui ai proposé de dessiner sa colère (pour une fois j'y ai pensé !), je lui ai montré comment il pouvait faire, mais il n'a pas voulu. Par contre il a bien rigolé en me voyant m'énerver sur ma feuille avec mon crayon rouge ! Ca a fait baissé la tension.
Je lui ai proposé de jouer un tout petit moment avec lui, on a fait un circuit de bille, ça allait beaucoup mieux. Il n'a pas voulu faire la sieste pour autant, mais il a joué calmement pendant que sa soeur dormait. Il a été super jusqu'à ce soir, je crois quand même l'avoir aidé à évacuer sa colère, il a dû se sentir entendu.

Chez nous ça n'arrive pas trop souvent que les enfants se fassent du mal, mais quand ça arrive j'essaie plutôt de détramatiser, pas pour dire que ce n'est pas grave, mais que celui qui a fait mal ne le voulait pas vraiment, qu'il s'est laissé emporter par ses émotions, que la prochaine fois il essaiera de le dire avec des mots. Pour moi le fait d'isoler celui qui a fait mal n'est pas une bonne chose, ça a plutôt tendance à agraver la situation, celui qui est mis à l'écart en veut à l'autre enfant mais aussi à ses parents du coup et sa colère ne fait qu'augmenter.

C'était un peu long désolée, je ne sais pas si j'ai été bien claire

Pour moi, isoler ce n'est pas mettre à l'écart en disant "tu reviendras quand tu seras calmé" mais bien dire qu'on sépare les enfants parce qu'on a peur.
Ça s'accompagne aussi forcément d'écoute active pour que l'enfant aggresseur se sente aussi écouté dans sa colère.

Oui je comprends bien, mais je crois aussi que tout dépend de la situation : chez nous c'est heureusement assez rare, donc je n'ai pas du tout peur que ça recommence, aucun des deux n'a jamais fait mal à l'autre deux fois de suite (sauf Angèle l'autre jour chez Aurélie, elle tirait les cheveux de son frère en rigolant, mais c'est l'exception qui confirme la règle et j'étais occupée à papoter donc je ne susi pas inetrvenue assez vite je pense...

Sandrine, les jours "calmes", je fais ça, je lui dis que je veux qu'il reste à l'écart parce que pour l'instant j'ai pas repris confiance, j'ai encore peur qu'il fasse mal à son frère, c'est pour ça qu'il ne peux pas rester à côté de nous. Et ces jours-là ça n'arrive pas souvent qu'il fasse mal.
Mais avec la fatigue et les nerfs à fleur de peau, des fois c'est du genre t'as pas le droit de faire mal, tu restes loin, j'veux plus te revoir pour l'instant. Il pleure, crie, jette ses jouets. ça je dis rien, faut bien qu'il exprime sa colère. Mais quand ça arrive, même les bons jours, je lui en veux tellement que même en prenant sur moi, j'arrive pas à faire de l'écoute active. Surtout qu'il faut que je console Eliott en premier, pendant ce temps j'expédie William à l'écart. Je peux aller le voir que quand Eliott est consolé et ma colère descendue. Donc, la colère du moment, il se retrouve seul avec.
J'aime pas ça.

Quand tu es en zone d'inacceptation, impossible de faire de l'écoute active, et on y est souvent quand on est fatiguée!!
William apprend aussi par tes colères que tu n'es pas infaillible et il se construira avec.
On est pas parfaite et heureusement, hein Sandrine (on voit que je sors de la formation "écoute active", moi!)

Merci de me le rappeller Caroline!
Les cours sont loin et j'ai prété mon bouquin jaune... faut que je me refasse une mini-session à la maison!!!