Education non violente, le grand malentendu ...

Je viens de lire un article – que vous trouverez ici en anglais (VO) et dont vous trouverez http://blog.scommc.fr/2012/02/education-non-violente-le-grand-malentendu/ma traduction ici – à propos de l’éducation non violente qui me fait entrevoir une fois de plus à quel point ce type d’éducation est mal compris.

Une éducation mal comprise – volontairement ? – par ses détracteurs qui ne voient pas de nuance entre autorité et autoritarisme et qui pense que l’autorité par elle-même suffit …

Une incompréhension souvent confortée par le comportement de certains parents qui, eux aussi, ont mal compris les mécanismes de la communication non violente et pensent que toute expression d’émotion, quel que soit son mode, est bénéfique.

Oui les enfants – et les parents – peuvent souffrir énormément d’une éducation non violente mal comprise, je le vois malheureusement régulièrement dans ma pratique professionnelle. Je ne peux qu’être d’accord avec les anti-éducation non violente sur ce point

Mais ce qui est souvent mal compris, c’est que l’éducation non violente (l’ENV) n’est PAS une absence d’autorité.

Lire la suite ici : http://blog.scommc.fr/2012/02/education-non-violente-le-grand-malentendu/

ça me donne envie de lire Gordon "éduquer sans punir"

Pour éduquer sans punir, encore faudrait-il qu'on définisse clairement ce qu'est punir.
Je me suis rendue compte dans une discussion un jour où Sandrine nous montrait les dégâts faits par Vivien et une paire de ciseaux sur un de ses draps, que je ne définissais pas la punition de la même façon qu'elle. Je sais qu'elle éduque ses enfants sans punition et pourtant, ce qui a découlé de cet évènement était à mes yeux une punition ... (en l'occurrence Vivien n'avait plus le droit de se servir des ciseaux jusqu'aux prochaines vacances).

Cyrielle a écrit:

Pour éduquer sans punir, encore faudrait-il qu'on définisse clairement ce qu'est punir.
Je me suis rendue compte dans une discussion un jour où Sandrine nous montrait les dégâts faits par Vivien et une paire de ciseaux sur un de ses draps, que je ne définissais pas la punition de la même façon qu'elle. Je sais qu'elle éduque ses enfants sans punition et pourtant, ce qui a découlé de cet évènement était à mes yeux une punition ... (en l'occurrence Vivien n'avait plus le droit de se servir des ciseaux jusqu'aux prochaines vacances).

Je fais clairement un distinction entre punition et sanction. La punition n'a rien à voir avec l'acte commis (coin, copier des lignes, privé de tele ou de sortie, ...).
La sanction est une conséquence logique du pb constaté. En l'occurrence, c'était ne pas se servir des ciseaux SEUL et sans surveillance tant que je ne le pensais pas apte à s'autogerer.

Autant je suis persuadée qu'on peut éduquer sans punir, autant une éducation sans sanction me paraît totalement impossible.

donc voilà, on ne définit pas la punition de la même façon

Cyrielle a écrit:

donc voilà, on ne définit pas la punition de la même façon

Et toi, tu la définirais comment ?

Je ne saurais pas bien le dire exactement. En gros, peu importe la punition ou la sanction (pour reprendre tes termes avec leurs définitions) pour moi ça reste une punition. je ne fais pas la distinction entre sanction et punition comme tu le fais

Et du coup, tu n'utilises pas du tout de sanction (ou punition) ?
Parce que c'est là que j'ai du mal à concevoir une éducation - ou même une relation humaine - sans cette notion de conséquence de ses actes (donc de responsabilité pour moi).

si si, j'assume ! j'élève mes enfants avec des punitions

Je viens de finir le livre de Thomas Gordon.
Cette discussion m'intéresse. Il y a des situations où je manque de ressources, surtout avec Nicolas 2 ans qui parle euhhh japonais !
Exemple : Il joue avec son frère puis le tape ou le griffe. Dans ces cas j'interviens, je tiens ses mains et lui redis que s'il est en colère ou s'il n'est pas d'accord il peut le dire ou le crier mais que taper fait très mal et ne règle pas les problèmes et que s'il ne voulat plus jouer avec son grand frère il pouvait quitter la pièce. Il recommence : je le prends et le mets seul dans sa chambre.
Punition ou sanction ?

Autre exemple : je prépare le repas, il attrape tout dans la cuisine. J'explique que c'est dangerreux, que j'ai besoin de préparer le repas et je lui file une cuillère en bois une casserole et une (vraie !) carotte... pour qu'il cuisine. Ou je lui propose d'apporter sa dinette et de lui laisser une place. Il continue, moi j'ai peur qu'il se brûle ou casse quelque chose + ça m'agace de ne pas pouvoir faire le repas tranquille : direction tout seul dans sa chambre....
Punition ou sanction ?

Célinette a écrit:

Je viens de finir le livre de Thomas Gordon.

Tu as lu " Parents efficaces " aussi ?

Célinette a écrit:

Je viens de finir le livre de Thomas Gordon.
Cette discussion m'intéresse. Il y a des situations où je manque de ressources, surtout avec Nicolas 2 ans qui parle euhhh japonais !
Exemple : Il joue avec son frère puis le tape ou le griffe. Dans ces cas j'interviens, je tiens ses mains et lui redis que s'il est en colère ou s'il n'est pas d'accord il peut le dire ou le crier mais que taper fait très mal et ne règle pas les problèmes et que s'il ne voulat plus jouer avec son grand frère il pouvait quitter la pièce. Il recommence : je le prends et le mets seul dans sa chambre.
Punition ou sanction ?

Autre exemple : je prépare le repas, il attrape tout dans la cuisine. J'explique que c'est dangerreux, que j'ai besoin de préparer le repas et je lui file une cuillère en bois une casserole et une (vraie !) carotte... pour qu'il cuisine. Ou je lui propose d'apporter sa dinette et de lui laisser une place. Il continue, moi j'ai peur qu'il se brûle ou casse quelque chose + ça m'agace de ne pas pouvoir faire le repas tranquille : direction tout seul dans sa chambre....
Punition ou sanction ?

Ce n'est pas facile de trouver la limite ...
Pour moi, je trouve les choses juste quand la sanction évite surtout à mon enfant de se confronter à ma colère, quand elle devient violente .
Durant les moments où je suis prête à accompagner mon enfant, je n'ai pas besoin de "sanctions". Et souvent la sanction me permet de me remettre dans un état d'esprit où je suis apte à écouter et accompagner = elle me permet de prendre du recul.
Autre chose : je me pose la question : dans cette situation, qu'a besoin d'apprendre mon enfant et quel est le meilleur moyen de lui permette de faire cet apprentissage ?

Non je n'ai pas lu parents efficaces. J'ai lu seulement éduquer sans punir.
Sandrine, je prends aussi souvent les décisions d'isolement pour ne pas mettre mes enfants "en danger" à cause de ma colère. Quand je dis en danger, c'est en danger de recevoir une fessée ou en danger d'entendre des paroles blessantes. En revanche je leur montre tout de même ma colère. Sinon mon niveau de tolérance est très lié à plein de facteurs extérieurs dont mon temps de sommeil.

Idem que Sandrine, je ne "punis" pas ma fille dans le sens de punitions prédéfinies (au coin, privée de son jeu, d'une sortie etc..) mais elle subi la conséquence de ses actes.
Ex : le jour où elle a repeint ma cuisine de toutes les couleurs avec sa peinture et bien exit la peinture en libre accès.
Si, elle peint, c'est seulement quand je suis dispo et avec elle désormais.
S'il m'arrive d'être vraiment hors de moi, je m'isole dans les toilettes pour me donner le temps de me ressaisir et de me calmer (et à elle aussi de son côté pendant ce temps).
J'ai dévoré les livres de Thomas Gordon et j'y jette un oeil régulièrement, histoire de garder tout ça bien frais dans mon esprit!
Célinette > mon niveau de tolérance tout comme toi est extrêmement lié à mon temps de sommeil!