Ça y est j'ai pris le temps de mettre ce "petit" récit par écrit...
La naissance d’Élise
Pour situer le contexte : mes deux premiers accouchements se sont déroulés à peu près sur le même schéma, avec une rupture de la poche avant travail, un déclenchement spontané des contractions plusieurs heures plus tard, une dilatation assez lente et une sotie lente pour Inès (3/4h) et rapide pour Simon (5 min). Les deux sans péridurale.
Voici maintenant l’histoire d’Élise…
Dans la nuit de lundi à mardi, à chaque fois que je me lève je me sens un peu humide, ça me parait bizarre. Au matin rien, ce qui ne colle pas vraiment avec une fissure de poche, mais ça m’inquiète assez pour téléphoner à la sage femme qui me propose de venir la voir pour m’examiner. Sa première réaction : surement oui, mais finalement pas d’écoulement à la mobilisation de la poche, donc résultat incertain, et conseil d’aller à la mat faire un test dans l’après midi si rien ne bouge.
Là je suis dégoutée, car si je suis d’accord pour changer de scénario, celui là ne me plait pas, car vu le temps qui passe ça sent le déclenchement et que question organisation ce jour ne me plait pas du tout, ma fille n’est pas rentrée de vacances et je n’ai pas envie de m’inquiéter du comment de son retour… Le soir nous partons donc faire ce test, j’ai fini de préparer mes affaires, on explique à Simon qu’on va voir si son petit frère ou sa petite sœur veut venir maintenant ou pas… Sensation étrange de partir sans savoir si c’est pour maintenant, avec l’envie que non malgré l’impatience de faire cette rencontre. Et finalement non, retour à la maison, Simon est content de nous voir mais triste et ne comprend pas pourquoi le bébé ne veut pas venir…
Et dans la nuit de mercredi à jeudi, quand je me réveille vers 1h puis vers 3h, j’ai la sensation que « ça » travaille vraiment bas dans mon bassin, mais aucune douleur, pas de contraction. Je me rendors encore, jusqu’à 4h40 là je sens des contractions. Je me lève, je bouge, je range… rien de régulier, pas très long. Vers 5h30 je réveille Xavier, passe sous la douche. Simon se réveille, on lui explique que cette fois le bébé va venir et qu’on l’emmène chez papi et mamie. Mes beaux parents habitent juste à côté, pendant que Xavier l’accompagne je tourne autour de la voiture pour ne pas rester assise mais ça va… J’avais prévu deux serviettes de toilette pour mettre sous mes fesses, mais je n’en avais mis qu’une sinon ce n’était pas confortable. On redémarre à 6h00.
De chez nous pour aller à Voiron il y a plein de routes possibles, qu’on a toutes essayées, toutes prennent 35 minutes. La différence c’est le nombre de virages et de dos d’âne, ce qui en temps normal ne change pas grand-chose, mais pour gérer des contractions, on vise la plus droite, la plus confortable : l’autoroute.
Les contractions augmentent, je les trouve bien rapprochées… Je ne dis pas grand-chose, dans ma bulle. Xavier me demande si je pourrais monter l’escalier car l’ascenseur normal pour la mat est en panne : « on verra bien ». Quand tout à coup « merde, j’ai déjà envie de pousser ». Il doit être environ 6h15. « S’il y a une aire, arrêtes toi ». Mais il n’y en a pas, il y a pas mal de circulation.
La contraction suivante, la poche se rompt. Xavier : « ça va aller ? ». Moi : « ça ira ». Parce que oui, je sais, sans vraiment réfléchir, qu’on arrivera pas à la mat mais que ça ira…
La contraction suivante je sens la tête de mon bébé arriver « il est là ! ». Petit moment de stress technique : je suis assise, ceinturée, à l’avant de la voiture, en pantalon ! J’ai le temps de basculer mon bassin et de faire descendre mes vêtements avant la contraction suivante qui m’amène mon bébé dans les mains. Je le prends contre moi, il pleure tout de suite. Il est 6h25. « ça va, il va bien, tout va bien ». Je ne me souviens pas vraiment ce que Xavier a dit, moi j’ai parlé à mon bébé, le rassurant, lui disant qu’on était là, que tout allait bien. J’ai récupéré le drap de bain qui restait et je l’ai emmitouflé dedans, mon haut n’était pas pratique pour pouvoir l’enlever et le mettre contre moi, et la ceinture m’aurait gênée… A cette heure là il ne faisait pas jour, je voyais son visage en fonction des lumières extérieures. On s’est détendu, tout allait bien, nous étions à 10 minutes de la maternité, nous avons continué à rouler, on était bien.
Fille ou garçon ? J’ai demandé à Xavier s’il voulait qu’on attende de le découvrir ensemble mais il était impatient aussi et s’est à la faveur des lumières du péage, 5 minutes après sa naissance, que nous avons découvert que c’est Élise qui était avec nous !
Arrivés devant les urgences Xavier est parti prévenir. N’ayant pas vu la sonnette extérieure il est monté dans le service pour sonner… 3 fois dans la minute qu’ils ont mis à arriver ! Ils l’ont regardé bizarrement (il n’avait pas l’air malade !) « Vous avez l’air pressé ! » « Oui, ma femme vient d’accoucher elle est dans la voiture avec ma fille ! » « Ah… ». Les brancardiers sont venus me chercher avec un fauteuil, ils ont été super accueillants, attentionnés, nous félicitant. Une sage femme est arrivée avec un drap chaud pour Élise. Et on a bien rit avec elle parce que c’est la sage femme qui nous avait reçu deux jours avant : « bon ce n’est pas ce qu’on avait prévu ! ».
En salle de naissance on a installé Élise en peau à peau. Tout le monde passait nous voir, trouvant Élise comme « un beau bébé » même si moi je la trouvais minuscule (on saura après qu’avec 3.5kg pour 15 jours d’avance, ils avaient raison !), Xavier a pu couper le cordon, puis on s’est occupé de moi, de faire la délivrance... Élise a tout de suite très bien téter…
Voilà, une naissance à grande vitesse, qui nous laisse de sacrés souvenirs, et même si beaucoup trouvent ça bizarre, sans stress particulier : tout a été tellement vite, sur le moment dans l’action on n’a pas le temps de réfléchir, ensuite comme tout va bien on savoure la présence de notre fille sans la fatigue d’un accouchement long après une nuit blanche comme pour les ainés…
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