jamais assez!

J'ai l'impression d'être déjà HYPER disponible! ... mais ils en veulent toujours plus, c'est jamais assez!

je passe beaucoup de temps avec eux, je dis oui presque à tout parce-que je trouve que c'est bien si c'est possible, et parce-que j’adore faire des trucs avec eux (j'essaye juste de faire différer certaines activités, programmer à un moment où c'est possible): des balades, des jeux de société, de la cuisine, du bricolage, du chahut...

Ca m'use, pas de faire des trucs avec eux, mais d'avoir l'impression que il leur en faut toujours plus, que ce n'est pas suffisant.  
Est-ce que c'est la qualité de ces moments partagés qui est insuffisante? est-ce qu'ils sont en rivalité et que ça passe par là aussi ? (parceque souvent dès que je fais quelque chose avec l'un, l'autre veux aussi, ou pareil, ou autant...) est-ce que c'est l'age? (ils sentent qu'ils grandissent... 8 et 10 ans).
J'essaye aussi de déléguer au Papa...

des pistes?

J'ai li'mpression que c'est quelques chose qui revient souvent en discutant avec d'autres parents.
L'impression de se couper en 4 pour les satisfaire et en face des enfants souvent frustrés, en tout cas qui en demandent plus ou qui demandent d'autres choses en plus.

Ici j'ai lâché pas mal avec mes deux grandes (10 et 7 ans). Elles font du coup bcp d'activités en autonomie. Déjà malgré le boulot mes enfants ne font pas de périscolaire, j'arrive à m'adapter et à m'organiser. Ensuite, les trois refusent d'aider aux tâches ménagères donc ils acceptent que j'ai moins de temps vu qu'il faut que je fasse tout (avec le papa).
Et puis, étant dans un milieu plutôt défavorisé, les filles se rendent compte petit à petit que c'est pas si mal de partir en vacances, d'aller se balader en famille, de se faire parfois un resto en tête à tête, d'avoir de quoi s'occuper à la maison autre que des écrans. Ca aide à calmer les frustrations!

Pour mini, j'aimerais faire plus de choses avec lui comme des activités manuelles, mais c'est pas son truc. Lui il aime les balades, qu'on lui lise des livres, manger et regarder un dessin-animé. Jouer avec sa soeur de 7ans aussi.

Pas de pistes en particulier, si ce n'est de se plonger dans la difficile question de la gestion des frustrations... On est dans une société pleines de choix, de possibilités, et pour bcp d'enfants c'est compliqué à gérer...

En fait il n'y a aucun problème avec les choses matérielles. Quand je dis qu'il leur en faut toujours plus je parlais uniquement d'attention.
On n'est pas dans la (sur-) consommation, ils ont moins de jouets, jeux video, ou sorties (crapahute, lasergame ou autre) que leurs copains. Mais ils le savent, ça fait parti de notre mode de vie, et ne pensent même pas à réclamer (mon fils tente de temps en temps, mais gère plutôt bien notre refus). Comme tu dis on fait tellement d'autres choses hyper sympa, ils en sont conscients et apprécient.

C'est uniquement lié aux moments passés ensembles. En fait je pense qu'il y a vraiment une question de rivalité entre eux. C'est surtout ma fille ainée qui est en manque constant, alors que par ailleurs elle sait très très bien s'occuper seule des heures en autonomie, donc ce n'est pas le problème. Et elle a également bien moins besoin que son frère de s'identifier aux copains (lui souffre peut etre un peu plus de ne pas avoir les même DS et autres...).

Je vais creuser la piste de la frustration quand même, en tout cas frustration vis-à-vis d'une limite d'attention ....

Pouh là là je vous admire, ici ils sont habitués à jouer tout seuls et à ne pas faire grand chose d'extraordinaire, parce que je suis dyspraxique et inadaptable, donc déjà quand j'arrive à éviter le cahos c'est pas mal...

L'autre jour j'ai vu une conférence super intéressante de Nicole Prieur sur comment passer de la rivalité à la complicité dans la fratrie (d'ailleurs je vois qu'elle a écrit un livre: http://livre.fnac.com/a1646095/Nicole-Prieur-Arretez-de-vous-disputer).

Elle parlait de l'incontournable insatisfaction des enfants dans la fratrie : l'aîné a forcément un sentiment de perte avec l'arrivée du 2e, et le 2e forcément un sentiment de manque, pour être né "en retard", comme dirait mon deuz . Elle donnait des petits conseils pour aider chaque enfant à se différencier des autres, et aussi pour valoriser les frères et sœurs, les rendre intéressants aux yeux des autres, pour favoriser la complicité.

Bien sûr, elle conseillait de chercher une aide extérieure psy ou autre, si les conflits dépassaient la répartition normale de 20% 80%. De fait, chez nous il existe une grosse rivalité entre les deux premiers, les séances au CMP de l'aîné lui ont fait énormément de bien, j'ai appelé pour qu'ils voient aussi deuz (séparément bien sûr )

Alice a écrit:

Elle parlait de l'incontournable insatisfaction des enfants dans la fratrie : l'aîné a forcément un sentiment de perte avec l'arrivée du 2e, et le 2e forcément un sentiment de manque, pour être né "en retard", comme dirait mon deuz . Elle donnait des petits conseils pour aider chaque enfant à se différencier des autres, et aussi pour valoriser les frères et sœurs, les rendre intéressants aux yeux des autres, pour favoriser la complicité.

Vais essayer un atelier pratique avec mes loulous d'enfer

Alice a écrit:

Pouh là là je vous admire, ici ils sont habitués à jouer tout seuls et à ne pas faire grand chose d'extraordinaire, parce que je suis dyspraxique et inadaptable, donc déjà quand j'arrive à éviter le cahos c'est pas mal...

L'autre jour j'ai vu une conférence super intéressante de Nicole Prieur sur comment passer de la rivalité à la complicité dans la fratrie (d'ailleurs je vois qu'elle a écrit un livre: http://livre.fnac.com/a1646095/Nicole-Prieur-Arretez-de-vous-disputer).

Elle parlait de l'incontournable insatisfaction des enfants dans la fratrie : l'aîné a forcément un sentiment de perte avec l'arrivée du 2e, et le 2e forcément un sentiment de manque, pour être né "en retard", comme dirait mon deuz . Elle donnait des petits conseils pour aider chaque enfant à se différencier des autres, et aussi pour valoriser les frères et sœurs, les rendre intéressants aux yeux des autres, pour favoriser la complicité.

Bien sûr, elle conseillait de chercher une aide extérieure psy ou autre, si les conflits dépassaient la répartition normale de 20% 80%. De fait, chez nous il existe une grosse rivalité entre les deux premiers, les séances au CMP de l'aîné lui ont fait énormément de bien, j'ai appelé pour qu'ils voient aussi deuz (séparément bien sûr )

Moi aussi j'ai mes limites
Et comme je trouve qu'ils sont déjà pas mal sollicités entre l'école, la musique et nos virées du WE, je milite pour "la glandouille" heureuse à la maison
Il y a eu des progrès pour qu'ils s'occupent seuls. ça ne marche pas tout le temps mais l'autre dimanche matin, ils ont chronométré qu'ils sont restés à joeur dans leur chambre pdt 2 heures !
Dans qq années, qd ils se cloîtreront dans leur chambre, nous regretterons le temps où ils étaient petits.

Ici aussi les 2 loulous ont eu l'occasion de s'exprimer devant un thérapeute, c'est caricatural !
L'aîné qui trouve que le 2nd est TOUJOURS favorisé
Le second qui trouve que son grand frère ne joue JAMAIS le rôle de protecteur mais TOUJOURS celui d'agresseur

Alice a écrit:

Elle parlait de l'incontournable insatisfaction des enfants dans la fratrie : l'aîné a forcément un sentiment de perte avec l'arrivée du 2e, et le 2e forcément un sentiment de manque, pour être né "en retard", comme dirait mon deuz . (séparément bien sûr )

ça me parle bien  

J'aimerai bien voir une conférence de cette dame! elle passe parfois dans la région?
Et son livre , est-ce que quelqu'un l'a lu, il est bien?

C'est vrai que je vois les années qui passent, et je me dis que bientôt ils nous solliciteront certainement beaucoup moins

Est-ce que tu peux me dire Capucine quel type de thérapeute tes enfants ont vu et on pu parler de ça?

Ici Marlène, la seconde, a pu bcp parlé de sa place du milieu avec sa kinésiologue. Juste pouvoir en parler lui a fait bcp de bien pour trouver un petit équilibre.
Elle reste celle des trois qui a besoin de plus d'attention, de calins, de dialogue. Donc oui elle a plus que sa soeur et son frère, mais cela ne pose pas de soucis, du moins les autres ne l'expriment pas. Il arrive que sa grande soeur demande un moment en tête à tête avec moi, mais elle apprécie aussi bcp les sorties avec juste son père, des trucs de "grands". Du coup ça équilibre.
Alors que Marlène c'est bcp maman maman maman. Même si elle arrive maintenant à partir un petit we juste avec son papa.
Mini, lui, que ce soit maman, papa, nounou, il est content pour le moment!

Reflexion faite c'est bien ma première qui est TRES demandeuse, et souvent insatisfaite. Il lui faut probablement autre chose.
La difficulté c'est que justement avec les thérapeutes elle ne verbalise pas! Ou alors on n'a pas trouvé le bon.

[quote="Cadoro"
Est-ce que tu peux me dire Capucine quel type de thérapeute tes enfants ont vu et on pu parler de ça?[/quote]

Pour Tanguy, une microkiné m'en avait parlé qd il avait 4 ans et il a pu lui-même le verbaliser avec un psychologue à 7 ans.

Maverick s'est exprimé avec un psychologue.
Je me dis que je devrais aussi l'emmener chez une kinésiologue pour compléter l'approche du psy.
Je suis toujours bluffée par cette approche où le thérapeute sent des choses et nous permet d'avancer dans notre cheminement.

Cadoro a écrit:

Reflexion faite c'est bien ma première qui est TRES demandeuse, et souvent insatisfaite. Il lui faut probablement autre chose.
La difficulté c'est que justement avec les thérapeutes elle ne verbalise pas! Ou alors on n'a pas trouvé le bon.

est-ce que tu peux me reformuler de quoi elle est très demandeuse et de quoi elle est insatisfaite ?


Comme piste, j'ai aussi pensé au livre Les 5 langages de l'amour de Gary Chapman.
- je me sens aimée quand tu me valorises (par des paroles)
- ou je me sens aimée quand tu m'offres un temps de qualité
- ou je me sens aimée quand tu me rends service
- ou je me sens aimée par du contact physique
- ou je me sens aimée quand tu m'offres un cadeau.

http://etre-parent.com/wp-content/uploads/2013/07/5-langages-damour-de-vos-enfants.pdf

Peut-être que la façon dont tu lui portes attention ne comble pas son réservoir affectif ?




Peut-être aussi ne sait-elle pas ce qui l'insatisfait ou ce dont elle a besoin venant de toi pour se sentir bien ?


La kinésiologie, la somatopathie, la microkiné sont par exemple des pratiques de santé où le patient ne verbalise pas ; c'est son corps qui est interrogé par des techniques manuelles.

Dans le livre d'Isabelle Filliozat "Il me cherche" (6-11 ans) le chapitre des 10 ans s'appelle : LA CONFIANCE.

J'aime bcp les temps de qualité.

Il y a souvent un gros câlin du matin avec Maverick, et je l'habille ... à 7 ans, oui, je sais et j'assume ENTIEREMENT !
Et un temps de discussion au coucher avec Tanguy.
... et il y a aussi un câlin avec Tanguy le matin, et un temps de discussion avec Maverick le soir ...

Cadoro a écrit:

J'aimerai bien voir une conférence de cette dame! elle passe parfois dans la région?
Et son livre , est-ce que quelqu'un l'a lu, il est bien?

Je ne sais pas où elle est basée, en tout cas je l'ai vue en Ardèche dans la vallée du Rhone, c'est pas super loin de chez vous, peut-être qu'elle intervient aussi vers chez vous. Son livre reprend le titre de sa conférence, et à voir le résumé, a le même contenu.

justement les temps de qualité on a aussi. Mais ils deviennent pesant car ils dureraient des heures , il faut que je les stoppe, et du coup ça réduit le bénéfice pour tout le monde.
Ma fille, je l'habille encore parfois (et oui 10 ans, merci Capucine pour ton témoignage assumé...);
Moments très long le soir avec elle de discussion dans le lit. A un moment on lisait même ensemble des chapitres de livres (de méditation pour enfant, sur les changements de la préadolescence, ...).
Ce moment vient après l'histoire commune pour les 2 enfants. (et oui je lis encore l’histoire du soir, et là RÉELLEMENT, j'assume ENTIÈREMENT), et après que j'ai couché le petit frère. Du coup ce moment partagé le soir est un peu lourd pour moi car il est souvent déjà assez tard.
On fait aussi régulièrement des séances massages.
Mais hormis ces moments elle n'aime pas les calins, les contacts physiques (sauf discrètement, il faut ruser, en passant, ou alors sous forme de jeux, chahut..), et les bisoux... Elle n'aime pas non plus que je la félicite, valorise, ... (ces 2 points me frustrent pas mal d'ailleurs)

je vais creuser ta piste Mamode. merci pour la pièce joint qui a l'air intéressante. J'avais déjà lu ce livre (tu en avais parlé sur le forum), mais en pensant davantage à mon couple.

Est-ce que tu peux me redonner le nom d'une kinesio dont tu m'avais parlée, je ne la trouve pas dans l'annuaire (Anne Fr... )

Pour répondre à ta question elle est insatisfaite quand j' "écourte" (après un temps néanmoins très long), les moments à deux comme les rigolades ou discussion au moment du coucher. Par contre j'essaie de lui proposer d'autres moments quand je suis plus disponible et reposée (pendant une activité de son frère), mais du coup elle s'occupe bien toute seule et n'a souvent pas envie.
Elle est aussi très insatisfaite dès que je fais quelque chose avec son frère, si je ne fais pas exactement la m^me chose avec elle derrière. Et vice-versa d'ailleurs (du coup pareil ça devient pénible parce-que contraint).

intéressant cette analyse à partir des 5 langages de l'amour!
je me rend compte que pour mon fils les 5 coexistent de manière assez équilibrée alors que pour ma fille c'est nettement Moments + Cadeaux+Services uniquement (pas - ou peu- Contacts et Valorisation)

Gary Chapman dit que nous fonctionnons avec 1 langage principal et parfois 1 langage secondaire.
La méthode consiste à identifier le langage de ses proches (parmi les 5) et de communiquer avec eux selon celui-ci. De telle sorte, leur réservoir affectif sera nourri et ils se sentiront aimés.
Inversement, il est important de connaître son langage et de le faire connaître à ses relations proches.

Par exemple moi, je me sens aimée en entendant des paroles valorisantes et par le contact physique. Quand mon mari m'offre un cadeau ou me rend service, cela me fait plaisir mais mon réservoir affectif ne se remplit pas et donc à la longue je pourrais un jour lui dire qu'il ne m'aime pas, alors que lui va dire que si avec tous les cadeaux qu'il m'offre et les heures d'aspirateur passées

Les insatisfactions dont tu parles peuvent évoquer une sensibilité à la frustration, à la séparation et à la jalousie (ma part est moindre). La jalousie est vraiment un sentiment très présent chez les aîné(e)s de mon point de vue, et cela se comprend.

Peut-être noter les temps de qualité qui deviennent une contrainte pour toi (ex. moins de temps personnel le soir) et voir quel sentiment t'empêche de stopper plus tôt (ex. la culpabilité).
Quel est ton langage de l'amour ? Quand tes enfants le parlent ou pas ? Quand es-tu (in)satisfaite ? Est-ce que le pbme est là en fonction de la présence ou de l'absence de ton mari ? Quand tu travailles ou pas ? Quand tu as les enfants toute la journée ou pas ? ...

Je t'envoie les coordonnées d'Anne F. en MP

Très intéressant Mamode tout cela, une vraie piqûre de rappel. Merci!!!!

oui , pleins de choses vraiment très intéressantes et de pistes à explorer.
Là je part en vacances loin d'internet, mais je vais cogiter tout cela.
merci à vous toutes

Vougy a écrit:

Très intéressant Mamode tout cela, une vraie piqûre de rappel. Merci!!!!

Piqûre de rappel pour moi aussi