Je voulais juste vous faire part de mon petit vécu avec ma grande depuis qlq jours...
Je résume vite fait : les grandes vacances ont été un moment de partage très agréable avec ma grande qui est plutôt du genre "résistante", quand elle est sous pression. Mais pdt les vacances : bonne communication, écoute mutuelle, sensation de respect mutuel, bcp d'amour... je me disais : "chouette, elle a grandit, ça devient "plus facile"!
Et puis, la rentrée et le rythme scolaire arrivent et je "retrouve" ma grande en résistance passive (je ne fais comme si je ne t'entendais pas quand tu me parles, je ne te réponds pas, je fais comme si tu n'existais pas...
),chouinante, fatiguée
En fin de semaine, j'arrive à identifier un souci de perfectionnisme chez ma fille et j'en parle à la maitresse. Se sentant écoutée et comprise, elle part à l'école normalement après 4 jours de refus le matin.
Et là-dessus, un décès d'une connaissance atteint émotionnellement mon mari d'abord, puis moi (mais sans que je veuille le voir et l'accepter sur le coup).
Du coup, ma grande est pire que tout (résistante, elle me cherche, elle cherche sa sœur, me pousse à bout). Je suis à bout de nerf, intolérante, impatiente, je ne me sens pas respectée dans mes besoins (mais je ne sais pas quels besoins) et je retrouve des sensations de "crainte" vis à vis du comportement de ma grande, je me vois agir agressivement par anticipation de ce qu'elle va faire et je déteste ça.
Et là, la bonne idée me prend de relire un peu "au cœur des émotions de l'enfant" et je me rappelle tout à coup que les enfants agissent comme des éponges avec nos émotions et que lorsqu'ils nous sentent mal, ils nous poussent à bout pour nous aider à faire sortir nos émotions.
Du coup, j'essaye de voir le comportement de ma grande comme un "médicament" pour moi, et je me demande ce qu'elle essaye de me dire, ce qu'elle veut faire sortir en moi. Et en m'écoutant ainsi, j'ai réalisé que ce décès m'avait vraiment affecté, que j'avais transposé le malheur de ces gens (situation familiale similaire, âge, enfant, environnement...) à moi et ma famille et que j'avais peur, que j'étais triste et tracassée.
J'ai alors parlé à ma fille en lui disant que je voyait que je m'énervais très vite ces derniers jours, que je n'aimais pas ça et je lui ai dit que j'étais tracassée par la mort de ce monsieur, que ça me rendait triste aussi moi.....
Résultat : en identifiant ma fragilité du moment, en mettant des mots sur "mes maux", j'ai trouvé mon besoin, je me suis sentie mieux presque instantanément, je me suis sentie écoutée et considérée par ma fille, j'ai déculpabilisée et me suis sentie plus en cohérence avec moi et honnête avec elle.
La relation s'est trouvé apaisée dans les heures qui ont suivies et je suis contente de ce résultat.
A travers ce petit témoignage, je voudrais dire :
- que même si je dispose d'outils d'écoute active, rien n'est évident, et qu'il faut du temps pour décrypter un problème entre 2 personnes, et qu'on peut patauger dans la semoule!
- que par contre, disposant de ces outils, la patauge ne durent pas longtemps et que la satisfaction est énorme de se rendre compte qu'on est assez capable de se venir en aide soi-même et d'aider ses enfants (son conjoint...).