A mon tour de vous faire le récit de mon accouchement
Le 13 mai, à minuit pile, une première contraction fait son apparition. Mauvaise surprise, je la sent dans les reins et je ne sent donc rien au niveau du ventre. Enfin quoi qu'il en soit, elle n'est pas très douloureuse. Je regarde le radio-réveil pour savoir combien de temps après la deuxième viendra : 7 minutes. Je ne me pose pas de question, je sais que c'est pour aujourd'hui et je suis, contre toute attente, très sereine. Aucune angoisse à l'horizon. Je me dis que maintenant il faut travailler un peu psychologiquement pour accompagner la douleur et permettre au corps de se préparer à la venue de ce petit amour que nous attendons depuis 9 mois déjà.
A 3hoo du matin les contractions s'intensifient un peu, je me lève et part prendre une douche. Je laisse couler l'eau chaude sur mes reins, ça fait un bien fou!
Et pendant ce temps là, Didier Dort...
Je descend dans la salle à manger et allume la télé pour essayer de penser à autre chose qu'aux contractions. Je repense à Julie qui me disait qu'elle arrivait à s'endormir entre 2 contractions. Je me demandais alors comment elle faisait? Je fais pourtant la même chose. Du coup j'ai l'impression d'être reposée chaque fois qu'une nouvelle contraction arrive.
Tout bien réfléchis, je ne trouve pas ça si difficile.
Il est presque 6h00, les contractions arrivent maintenant toutes les 5 minutes.
Et pendant ce temps là, Didier dort encore...
Je fais couler un bain très chaud et j'y reste une petite heure puis je me pose un moment sur le ballon, ça me soulage vraiment.
Et pendant ce temps là, je regarde Didier qui dort paisiblement et décide de le réveiller en lui annonçant qu'il allait être papa aujourd'hui.
Pas pertubé du tout, il descend dans la cuisine, se prépare un petit déj' copieux et prend tout son temps...
Je lui demande d'accélerer un peu le mouvement afin de pouvoir préparer le lit.
Il commence à prendre un papier et un stylo pour mesurer mes contractions!!!
Je me fâche gentiment en lui disant que ça, je gérais, je voulais simplement qu'il prépare le lit!
A 8h00, j'appelle G. notre Sage-Femme pour lui dire que le travail avait commencé.
Elle me dit qu'elle a un RV à 10H30 et me demande si je veux qu'elle l'annule. Persuadée qu'elle me dirait à midi que mon col serait dilaté à 3, je lui dit qu'elle a le temps d'aller à son RV.
En l'attendant, je demande des petits massages aux reins à Didier et j'alterne avec les bains et le ballon.
A 10h15, je vais aux toilettes et averti Didier que je perd les eaux. Une demi-heure plus tard, plus de contractions dans les reins, mais de si fortes dans le ventre que je demande à Didier d'appeler G. en lui disant que je ne gérais plus rien.
A 11h00, mon corps commence à pousser, je ne peux pas m'en empêcher, je pousse à chaque contraction.
G. arrive à 11h45 et me dit que je suis à dilatation complète. En y repensant, je crois que si elle m'avait dit le contraire je me serais effondrée!
Elle me dit ensuite que le bébé allait arriver (je ne pensait pas qu'il arriverait "si tôt...") et demande à Didier d'appeler la 2ème SF: S. en précisant qu'elle arriverait certainement après le bébé.
Une heure plus tard S. arrive et bibou ne voulait toujours pas descendre dans le bassin. Les contractions sont très courtes et très espacées.
On change souvent de position pour favoriser sa descente et G. me propose de retourner dans le bain. Là je peux toucher la tête de mon ti t'amour. Pourtant, je commence à désespérer de pousser sans le voir venir.
Je sors du bain et m'accroupie devant le lit. un millième de seconde je regarde les 2 SF et me dis qu'elles sont peut-être en train de penser au transfert. Allez ma Sèv', on se booste car on n'ira pas à la matenité, hors de question! Cette fois je le sent descendre un peu.
Seulement le passage fait vraiment mal, ça brule, j'ai l'impression que tout se déchire...
J'ai alors tendance à le retenir une fois, deux fois et je me dis "allez, une grosse douleur et ce sera fini" alors je pousse de toutes mes forces et sa tête sors.
J'avais envie d'hurler à G. et S. de finir de le sortir pour moi mais ça faisait déjà 3h qu'elles m'entendaient hurler pour ne rien dire, seulement me soulager... (désolée pour vos oreilles les filles!)
Je sent enfin ses jambes sortir et ......... la délivrance. Jamais je n'ai trouvé qu'un mot était si bien adapté!
Raphaël est né à 13h51 après presque 3h de poussée, certes, mais sans forceps, sans ventouse et en bonne santé.
Didier me dis que j'avais raison, qu'il s'agit bien d'un petit mec (je m'en doutais depuis le début). En fait, à ce moment là, c'était le dernier de mes soucis.
Les filles l'essuient un peu puis me le mettent sur le ventre. Il se met à téter très rapidement.
ça y est, la vie à trois commence. Le bonheur, tout simplement...
Pour la petite anecdote, j'ai mordu Didier sur le bras. Je m'en suis perçue en l'entendant dire AÏE! Assis devant moi, j'ai failli lui mordre ses bijoux de famille, il a juste eu le temps de mettre une serviette pour se protéger...
Pour rassurer tout le monde, tout est entier!!!